Vestiaires à Porchefontaine

Versailles, 2012

Nous sommes en présence d’un équipement rattaché à une grande ville de l’agglomération Parisienne, Versailles, et pourtant l’atmosphère du site est pour le moins « champêtre » ou « sylvestre ». C’est la proximité du bois de Porchefontaine et la forte présence de l’élément végétal qui donne cette qualité si particulière à l’ensemble du complexe sportif. Qui a déjà pratiqué le sport sur ces terrains sait combien l’on est en contact avec la nature, et combien l’on ressent les saisons. A l’automne c’est l’odeur d’humus qui envahit les pelouses, l’hiver ce sont les nappes de brume qui montent des herbages et plans d’eau et s’accrochent à la lisière de la forêt, au printemps les fragrances d’herbe coupée et de fleur, etc.  De plus le relatif éloignement des infrastructures routières confère un calme que tout citadin désireux d’évacuer le stress en pratiquant son sport apprécie grandement. Ce site a donc un potentiel remarquable mais aujourd’hui son aménagement  manque de cohérence, il est imparfait : trop d’édifices sont médiocres, ils ont été probablement construits au coup par coup.

L’acte de construire dans un tel environnement n’est donc pas anodin. Nous pensons, et c’est d’ailleurs ce qui ressort du programme établi par la ville, que le futur bâtiment doit rentrer en résonance avec le site mais ne pas interférer : là est toute la difficulté.

L’objectif est donc double :

S’intégrer dans le paysage, ne pas bloquer les vues vers la forêt ou le lointain

Se signaler comme équipement, être un élément de représentation du RCV

Nous tirons parti de la topographie du site : la différence d’altitude qui existe entre les deux plateaux permet d’amorcer la stratégie d’effacement partiel du bâtiment. Pour parvenir à nos fins nous choisissons de l’enterrer partiellement et ce afin de réduire la hauteur de sa partie « émergée » et donc ne pas bloquer les vues et laisser ainsi l’horizon dégagé.  Depuis ce dernier on ne perçoit pas une toiture de bâtiment mais un sol qui se mue en gradins. C’est donc un toit praticable, un emmarchement fonctionnel qui est aussi un belvédère. Ce dispositif est un clin d’œil au patrimoine local : les cents marches de l’Orangerie du Château de Versailles.

Notre volonté d’intégrer le bâtiment au site est renforcé par la végétalisation du gradin le plus haut : les parties engazonnées existantes du contexte (talus, merlons) envahissent le dessus du bâtiment et contribuent ainsi à sa disparition dans le paysage…

Tendre vers un design de façade qui fasse écho au massif forestier : le rythme des cadres métalliques évoquent les futs des arbres dans un sous-bois. Depuis le terrain de basket on ne perçoit que les houppiers (parties supérieures) des arbres.

Retour en haut