Hébert

Paris XVIII, 2016

L’ilot qui nous intéresse, bordé à l’Est par la rue Tchaïkovski et à l’Ouest par la rue des fillettes présente la caractéristique d’être très peu dense et occupé en majorité par des équipements : gymnase, écoles, piscine, bibliothèque, etc. La tour de logement Boucry, immeuble de grande hauteur, est un élément marquant du paysage dans ce secteur. Notre projet, de par sa volumétrie, tentera donc de lui faire un discret écho. Dans ce contexte tout à fait hétéroclite il nous semble pertinent de proposer une épure volumétrique très simple pour le futur centre d’animation, afin qu’il apparaisse comme évident.
Aussi, la compacité de l’édifice est une volonté forte pour des raisons liées au développement durable, à la qualité d’usage et à l’économie du projet. Le parallélépipède régulier, forme stable par excellence, est donc tout à fait apte à incarner un équipement municipal dans un quartier à l’identité urbaine mal définie.
Le volume platonicien du centre d’animation est magnifié par le matériau qui le barde: le laiton. Ce dernier nous intéresse pour ses qualités plastiques, pour sa noblesse et sa robustesse, mais également parce qu’il a la particularité d’être un matériau entièrement issu du recyclage. Nous avons travaillé le bardage suivant des trames verticales de joints debouts, qui varient selon les niveaux et qui rythment les façades. Cela participe au jeu de composition qui donne à lire les différents volumes des locaux intérieurs.
Le couronnement du bâtiment, en panneaux de tôle de laiton perforée, est un écrin diaphane qui abrite un extrait de nature inattendu : un véritable verger et un jardin pédagogique. Le verger peut se développer grâce à une profondeur de terre végétale conséquente qui est «suspendue» au dessus de la salle de danse. Cela se lit en façade et crée un évènement architectural visible depuis la rue.
Le bâtiment innove de par sa structure entièrement pensée en panneaux de bois massif (murs et planchers). Ce procédé constructif permet d’atteindre un très haut niveau de performances pour ce qui est de la capacité isolante de la façade et également d’utiliser un matériau biosourcé, 100% renouvelable et non polluant. Le recours à la filière sèche va aussi permettre d’assurer des délais de chantier très contraints et d’en minimiser les nuisances.
Nous avons porté une grande attention à la qualité d’usage donc à l’organisation du plan du bâtiment qui est divisé en trois trames parallèle orientées Est-Ouest. Notre parti pris d’organisation des niveaux est rationnel : les espaces «servants», les circulations et les locaux techniques sont regroupés dans la trame centrale, les espaces «nobles» occupent les volumes latéraux et bénéficient de généreuses ouvertures souvent agrémentés d’espaces extérieurs de type balcon ou coursive. La compacité du bâtiment permet aussi d’apporter de la lumière naturelle abondamment dans tous les locaux et circulations. Les salles dédiées aux publics sont des volumes simples, de belle hauteur, poly-orientées et dont les murs ou plafonds qui laissent apparaitre le bois brut ou lasuré apportent le caractère convivial et chaleureux requis pour ce type d’équipement municipal.

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