Ménilmontant
Paris XX, 2015
Maîtrise d’ouvrage: Paris Habitat – OPH
Programme: 45 logements étudiants – extension de La Bellevilloise
Surface: 2480 m² (SDP)
Budget: 5,1 M € HT
Concours
Equipe Mir : Arnaud Tek, Salomé Bouille
Bureaux d’études : EVP, Delta Fluides, VPEAS
images 1 & 2 : artefactorylab
La réussite d’un tel projet tient, selon nous, à sa capacité à occuper intelligemment le site avec une prise en compte totale du contexte. En effet l’étroitesse de la parcelle et la présence de nombreux bâtiments mitoyens, pourraient induire des situations de “promiscuité urbaine”. Fort de ces constats, nous avons cherché l’implantation la plus favorable, c’est à dire à la fois la plus acceptable pour les voisins et la plus bénéfique pour les futurs habitants/usagers. Nous notons qu’une des caractéristiques remarquables du site est la présence des très imposantes héberges qui créent un écran important sur le flanc ouest du terrain. Afin de tirer profit de cette situation plutôt que de la subir nous prenons le parti d’adosser les logements étudiants à ces héberges et donc de développer un projet linéaire.
Les avantages de cette stratégie :
– On ne crée pas “d’œillères” aux voisins, les façades sont au même nu car nous développons un bâtiment peu profond sur rue qui s’adosse strictement au pignon voisin.
– On évite les vis-à-vis proches : les vues des chambres distribuées par coursive sont orientées vers l’est, là où le bâti de l’îlot est de plus faible hauteur, on favorise donc une bonne “respiration urbaine”.
– On maintient un bon ensoleillement de l’allée intérieure et la possibilité de laisser filer le regard jusqu’à l’extrémité du site grâce à des bâtiments minces implantés longitudinalement.
– On opère une insertion moins traumatisante pour le contexte car l’on conserve une implantation similaire à celle de l’ancienne miroiterie (dans les 2 premiers tiers du projet) même si les volumes créés sont considérablement plus importants.
La question de l’insertion d’un bâtiment dans une “dent creuse” est toujours stimulante. Nous choisissons d’y répondre simplement avec la volonté de rétablir la continuité de cette séquence urbaine constituée de quelques immeubles d’habitations de cinq étages aux façades sobres, claires et régulièrement percées de fenêtres verticales.
Pour cela nous posons les points suivants :
– caler la hauteur de notre bâtiment sur celle du voisin pour faire régner les “égouts”.
– considérer que le dessin d’une façade, dans ce contexte, est une histoire d’équilibre entre le plein et le vide, de proportion de percements, et plus globalement de rythme. Nous proposons donc une façade largement et régulièrement percée de baies très généreuses. Cette composition fait clairement apparaitre une “grille” équilibrée.
Enfin la création d’un porche monumental singularise l’opération en invitant à pénétrer le coeur de la parcelle pour y découvrir les ateliers ou y pratiquer des activités.